LakePulse visitera 219 lacs pendant l’été 2019!

Nous complétons le jeu de données LakePulse pour 680 lacs au Canada

Si vous avez suivi notre blogue (merci!), vous devriez vous rappeler que notre dernier billet de blogue n’a pas été très bien reçu par notre directeur et, par conséquent, vous n’avez plus eu de nouvelles de nous depuis un moment (oui, bien sûr, nous le blâmons pour ça). Et maintenant il vient de nous donner « une dernière chance » de publier « un billet de blogue décent ». Eh bien, merci! Nous nous tournions justement les pouces, et nous n’avions rien de mieux à faire

Comme vous le savez probablement déjà, les étudiants, les professionnels de recherche et les postdocs du réseau LakePulse parcourentdes distances très impressionnantes afin de collecter des données sur les lacs canadiens, allant littéralement « d’un océan à l’autre ». LakePulse complétera bientôt un jeu de données époustouflant pour 680 lacs échantillonnés sur 3 ans à travers le Canada. Nos équipes ont côtoyé l’océan Atlantique en 2017 et 2018 alors qu’elles échantillonnaient des centaines de lacs. Cet été, elles plongeront leurs pieds dans le Pacifique et les eaux glaciales de l’océan Arctique alors qu’elles échantillonneront 219 lacs au cours d’une campagne de terrain de 8 semaines. La carte ci-dessous montre des points de couleur pour les emplacements des lacs. Les équipes sont identifiées par chacune de ces couleurs et sont assignées aux régions de la Colombie-Britannique, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest. Les équipes couvriront de vastes zones et les connaissances locales leur seront très utiles. De nombreuses communautés les aideront à accéder aux lacs et participeront parfois aux échantillonnages.

LakePulse mène une vaste campagne d’échantillonnage des lacs afin que nos scientifiques puissent étudier leur santé. Nous avons maintenant commencé à examiner les données et à observer des différences régionales. Nous partagerons bientôt ces résultats sur le Portail de l’Eau LakePulse.

Les équipes de terrain pour l’été 2019

Les 5 équipes de terrain pour l’été 2019 sont extrêmement énergiques, motivées et déterminées à résoudre des problèmes. C’est l’engouement de ces équipes qui permet de rendre possible la collecte du premier jeu de données pancanadien sur la santé des lacs.

Les 5 équipes voyagent pendant 2 mois pour échantillonner 219 lacs cet été. Chaque équipe voyagera avec un camion, un bateau à moteur et un laboratoire mobile. Avec l’aide des communautés locales, chaque équipe vise à échantillonner un lac par jour avec plus de 100 variables récoltées. Elles préparent et emballent aussi des milliers d’échantillons sur le terrain chaque semaine, puis les expédient à l’Université de Sherbrooke. L’équipe de Sherbrooke, qui coordonne l’ensemble de la campagne, reçoit et expédie les échantillons et veille à ce que les équipes de terrain disposent de tout le matériel nécessaire. Ou, comme le dit le directeur, qui est aussi un membre de l’équipe (vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la mascotte de l’équipe est un castor à l’air idiot?), « nous passons notre temps à nous occuper de leurs échantillons, à leur fournir de l’équipement qui coûte les yeux de la tête chaque semaine, à résoudre tous leurs problèmes et ce sont quand même eux qui passent leurs étés au soleil sur un bateau! »

Chaque membre de l’équipe est formé pour effectuer un ensemble spécifique de mesures scientifiques, telles que l’optique, le carottage des sédiments et la filtration de l’eau. Tous les protocoles de terrain sont décrits dans notre manuel de terrain, qui comprend plus de 187 pages de protocoles d’échantillonnage de lac testés par LakePulse.

Cette année, l’atelier de formation pour les équipes de terrain commence le 17 juin à l’Université de Sherbrooke.

Le Portail de l’Eau LakePulse et les projets de recherche

La plupart des membres des équipes terrain passent le reste de l’année à analyser les échantillons des lacs. Ils participent aux recherches sur la santé des lacs et bon nombre d’entre eux se forment pour devenir des scientifiques.

Ils contribuent également à rendre les résultats scientifiques accessibles au public en contribuant au Portail de l’Eau LakePulse, en cours de construction. Une première version du portail de l’eau est attendue pour fin 2019.

Les études de recherche dans LakePulse sont menées par 16 scientifiques de 13 universités canadiennes. Nous vous en dirons beaucoup plus sur la recherche au fur et à mesure de l’avancement des projets. LakePulse travaille en partenariat avec les provinces et les territoires pour approfondir sa compréhension de la santé des lacs et des impacts anthropogéniques qui sont reliés.

L’équipe de coordination de terrain de l’Université de Sherbrooke

La préparation pour la saison sur le terrain est intense! Il est impossible d’énumérer tout ce qui est géré par l’équipe de coordination, mais voici une idée de leurs tâches principales :

  • Planifier le parcours de chaque équipe.
  • Créer le journal de bord électronique pour assurer le suivi de milliers d’échantillons.
  • Préparer des contenants et des étiquettes pour ces mêmes échantillons.
  • Planifier l’endroit où les équipes peuvent trouver de la glace sèche et de l’eau déionisée sur la route.
  • Planifier quand et où les équipes sur le terrain peuvent envoyer des échantillons chaque semaine, même dans des régions éloignées.
  • Vérifier et modifier les protocoles.
  • Obtenir des permis des municipalités, des parcs, des provinces et des territoires.

Chaque détail a été planifié et suivi par l’équipe de coordination de terrain de l’Université de Sherbrooke :

  • La coordonnatrice de terrain, Marie-Pierre, est également la chef de l’équipe mauve.
  • Le spécialiste en géomatique, Maxime, est également le chef de l’équipe verte.
  • La spécialiste des bases de données, Jelena, crée les journaux de bord électroniques, ainsi que le système d’étiquetage pour le suivi des échantillons et fait partie de l’équipe du Portail de l’Eau.
  • Les milliers d’échantillons expédiés par les équipes de terrain à l’Université de Sherbrooke sont gérés par Isabelle.
  • L’aide administrative de Marie-Claude nous assure que nous faisons bien les choses.
  • Le directeur de LakePulse, Yannick, s’occupe de répondre à toutes nos questions tout en gardant un « sourire amical sur son visage » (ou du moins c’est ce qu’il dit). Il est professeur à l’Université de Sherbrooke au département de Géomatique Appliquée.

Cette équipe est tellement cool qu’elle a remporté le « Prix Inspiration » de l’Université de Sherbrooke. Quelle belle équipe!

Des lacs étonnants

Pour attiser notre appétit pour l’échantillonnage de cet été, voici une photo d’un lac spécial échantillonné en 2018.

Dans cette image (en bas à gauche) notre coordinatrice de terrain, Marie-Pierre, montre un échantillon qu’elle vient de collecter du lac Mahoney près de Oliver, BC, en 2018. En plus de planifier la campagne d’échantillonnage de lac la plus ambitieuse jamais conçue, elle trouve toujours le temps de coordonner ses tenues avec ses… échantillons! Notez que les pantalons et les lacets de Marie-Pierre sont coordonnés à la couleur violette de l’échantillon d’eau, ce qui, oui, est « matchy-matchy » (excessivement beaucoup trop uniforme)! (Souvenez-vous qu’elle est également le leader de l’équipe mauve?… Illuminati confirmed!).

Nous nous vanterons ici du fait que bon nombre de nos équipes sur le terrain sont avant-gardistes en matière de mode chic. Sur la photo ci-dessous, Bruno arbore un t-shirt LakePulse et des bottes en caoutchouc tout en regardant au loin d’un air pensif s’interrogeant sur le sens de la vie s’il devrait prendre son lunch avant ou après l’échantillonnage. Nous venons certainement de détruire toutes vos idées préconçues que les limnologistes sont des scientifiques ennuyeux vêtus de manière bien terne et morne (mais qui vous en voudrait si vous avez rencontré notre directeur!). (Malheureusement, notre stock est complètement épuisé pour tous les produits promotionnels du réseau LakePulse dans notre catégorie « Draps de lit ».)

Trêve de plaisanterie et au sujet du lac Mahoney… ne vous inquiétez pas, c’est tout à fait naturel. Ce n’est pas un de ces lacs qui a été tellement altérés par les humains qu’il s’est transformé en une couleur étrange (parlant de lacs altérés, nous avons également échantillonné le lac Camp). Le lac Mahoney a donc deux couches distinctes qui ne se mélangent pas : la couche supérieure se mélange lorsque le vent souffle à la surface et, bien qu’un peu salin, ressemblerait autrement à un lac normal. La couche inférieure ne se mélange toutefois pas à la couche supérieure. Les limnologistes appellent ces lacs des lacs méromictiques (par opposition aux lacs « holomictiques » qui se mélangent vers le fond à différentes périodes de l’année). Quoi qu’il en soit, dans ce lac, le soufre provenant de la roche-mère sous le lac s’accumule dans la couche inférieure et les niveaux d’oxygène sont faibles, empêchant la plupart des organismes d’y vivre.

Néanmoins les « bactéries pourpres sulfureuses » qui colorent l’eau de l’échantillon ci-dessus constituent une exception. Ce sont des organismes anaérobiques, ce qui signifie qu’ils peuvent vivre sans oxygène disponible. Ces bactéries sont photosynthétiques, ce qui signifie qu’elles utilisent la lumière pour produire de l’énergie chimique pour leur croissance. Mais elles ne produisent pas d’oxygène comme les plantes, les algues ou les cyanobactéries lors de la photosynthèse… elles sont donc anoxygèniques!

Depuis que nous avons vu cette image et que nous avons appris le terme matchy-matchy, notre directeur dit à tout le monde : « Hé, as-tu vu la photo de Marie-Pierre, avec ses bactéries pourpres sulfureuses anaérobiques anoxygéniques du lac méromictique Mahoney, c’est un peu matchy-matchy, n’est-ce pas? »  Nous évoquions préalablement un castor idiot… mais peut-être qu’une marmotte geek, un morse nerd ou même un chien de prairie cabochon seraient des termes plus appropriés? Nous allons en rester là et voir ce qui se passe…